La Révolution

 

Durant cette période de troubles, quelques événements se produisirent à Bouvron. Ainsi, l'abbé Corbillé, curé de Bouvron à partir de 1785, refusa de prêter le Serment Officiel à la Constitution Civil du Clergé comme 900 prêtres du diocèse de Nantes ( seulement 158 prêtèrent serment) Persécuté par l'état, il continua à célébrer la messe clandestinement, mais fut traqué et dénoncé par des espions le 14 avril 1794. Après une évasion ratée, il sera fusillé.

La vie est dure à cette époque et de nombreux mécontentements surgissent (prix trop élevé, bourgeois arrogants...). Mais c'est le 24 février 1793 sur la levée de 300.000 hommes que va se déclencher le soulèvement dans l'ouest. Les premières émeutes dans le département commencent à Bouvron le 5 mars et le 6 à la Chevrolière. Le 10 mars des recruteurs sont obligé de s'enfuir et ne peuvent accomplir leur mission. Le 12, 400 hommes du district de Savenay dont fait parti Bouvron se rassemble dans la lande de la Moëre et tuent le trésorier du district, 5 gendarmes et le curé constitutionnel. Le lendemain l'arbre de la liberté est arraché, les papiers et registres administratifs sont brûlés à Blain par des paysans des communes alentours.

La fin de l'année 1793 voit la déroute des vendéens. Le 20 décembre ils arrivent à Blain, et les troupes républicaines affluent vers cette bourgade. Voyant cela, les vendéens essaient de rejoindre le sud Loire ou le marais briérons. Sur la route de Bouvron, la traversée des ruisseaux et de la lande de la Moëre est rendu difficile par les pluies qui y sont tombées les jours d'avant. Le 22 les bouvronnais découvre une armée républicaine poursuivant les vendéens qui avaient traversés le bourg dans la nuit. C'est dans l'après midi de cette journée et le lendemain que se déroula la bataille de Savenay, à la limite de la paroisse de Bouvron. On estime à 12.000 hommes tués lors de cette bataille et tous les prisonniers vendéens hommes et femmes furent fusillés. Environ 3.000 personnes réussissent à s'enfuir de ce champ de bataille. L'élite des généraux de la république prit part à la bataille de Savenay; Marceau, Kléber, Westerman, Canuel, Tilly, Beaupry, D'Ambaraire et Savary. Ceci démontre à quel point la république prit au sérieux ce soulèvement. Il faudra attendre pratiquement l'arrivée de Louis XVIII pour voir disparaître dans l'ouest tout esprit d'hostilité envers la république.

 

Tiré des livres de Hervé TREMBLAY :"Bouvron et ses villages"
et de Jean SURGET : "La Rivière des Castors"
 
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